Durée : 3 heures.
Objectif ou visée de l'exercice : Motiver les membres d'un groupe dominant à traiter des informations portant sur l'injustice. Renverser des dynamiques de pouvoir, afin que le groupe dominant puisse faire l'expérience de ce qu'il se passe quand ce sont d'autres personnes qui maîtrisent l'ambiance générale de façon continue.
Renforcer la solidarité parmi celles/ceux qui ont le moins de pouvoir, afin qu'elles/ils puissent mieux se soutenir entre elles/eux au sein d'une organisation ou lors d'un atelier. Mettre en place un mécanisme que puissent utiliser les groupes dominants pour s'aider les uns les autres à changer, au lieu de dépendre de ce que leur « apprennent » celles/ceux qui ont moins de pouvoir.
Mode d'emploi / Notes pour la facilitation
Expliquez à l'ensemble du groupe que les différences de genre ne se manifestent pas toutes entre femmes et hommes, et que la dynamique du pouvoir est aussi fondée sur l'orientation sexuelle, ainsi que sur le degré auquel une personne correspond aux attentes culturelles associées à son genre. Même si cet exercice comportera des discussions séparées entre hommes et femmes pour mettre au jour expériences et points de vue, il encourage aussi à partager d'autres dynamiques liées au genre. Expliquez que les femmes vont partager des éléments de leurs expériences de vie en réponse à une série de questions. La tâche des hommes sera d'écouter le plus précisément possible, en dédiant toute leur attention à ce qu'ils entendront, sans poser de questions. Ensuite, on demandera à des homosexuel/le/s, et à toute autre personne ressentant que son identification de genre l'a conduite à éprouver un déficit de pouvoir au sein de sa société, de s'exprimer à partir de leurs propres expériences de vie.
Pour fonctionner efficacement, cet exercice doit avoir des règles communes de base. Confidentialité – Personne ne doit répéter à l'extérieur de la séance ce que quelqu'un d'autre y a dit.
Si elles/ils souhaitent rebondir sur un point abordé par quelqu'un ayant fait part de son expérience personnelle, les participant/e/s demanderont d'abord son autorisation à la personne concernée.
Demandez aux femmes d'aller dans une autre pièce avec une facilitatrice et de préparer leurs interventions. Elles commenceront par travailler sur ce qu'elles pensent de l'exercice, en étant assurées qu'aucune d'entre elles n'est obligée de parler et que, en d'autres occasions, cet exercice a contribué à cimenter le groupe. Passez en revue les autres questions soulevées, puis demandez aux participantes de rapporter des histoires personnelles sur leurs expériences en tant que femmes.
Qu'appréciez-vous ou de quoi êtes-vous fière relativement à votre identité de genre ?
Qu'est-ce qui vous est difficile ou pénible à ce même propos ?
Que voulez-vous que les autres sachent, afin qu'ils soient en mesure de mieux travailler avec vous et de mieux vous soutenir ?
Encouragez l'honnêteté des propos et l'expression des émotions qui surgissent.
Pendant ce temps, demandez aux hommes de rester dans la première pièce et de travailler avec un facilitateur masculin, lequel pose d'abord la question de ce qu'ils ressentent. Demandez-leur quel moyen ou attitude ils ont déjà jugé utile dans leur vie pour leur permettre de bien écouter quelque chose d'important qu'il leur aurait été difficile d'entendre. Essayez de faire parler le plus grand nombre d'hommes possible. Écoutez et encouragez à s'exprimer les hommes homosexuels et les autres hommes pouvant avoir un statut de minorité en raison de questions de genre.
Quand les femmes sont prêtes, elles reviennent. Elles restent debout devant les hommes, qui sont assis, et elles parlent à titre individuel (pas en tant que groupe). Elles abordent chacune des trois questions précédemment énoncées, à mesure que la facilitatrice les présente.
Chacun des hommes ressentant également que son identité de genre lui a octroyé un statut de minorité dans sa culture est invité à se lever et à répondre aux mêmes questions.
Lorsque les femmes en ont terminé, elles sortent de la pièce. La facilitatrice les accompagne, en les encourageant à procéder à une mise à plat.
Le facilitateur masculin aide les hommes à traiter et à digérer ce qu'ils ont entendu et ce que cela leur a fait apprendre.
La facilitatrice et le facilitateur, qui restent en contact, organisent un moment où les deux groupes se retrouvent ensemble.
Un bon outil peut aussi être un cercle fermé, au milieu duquel chacun se place à son tour pour partager une idée – généralement, une chose qu'on a appris sur soi-même –, en une phrase ou deux. Les facilitatrices/-teurs peuvent briser la glace en établissant le dialogue avec des participant/e/s du groupe de l'autre genre. Proposez ensuite de danser ou toute autre activité physique, afin que tout le monde puisse y participer et se détendre.
(Asterisco) Ces lignes ont été adaptées d'un exercice élaboré par Training for Change (notes de George Lakey), que l'on trouvera à la page http://trainingforchange.org/content/view/282/39/.
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